La Superbe - Benjamin Biolay (385)

On reste Dieu merci
A la merci d’un conifère
D’un silence inédit
D’une seule partie de jambes en l’air
Le soleil est assis
Du mauvais côté de la mer
Quelle aventure
Quelle aventure

On reste Dieu merci
A la merci d’un abribus
Ne reste pas ici
On entend sonner l’angélus
Le soleil est jauni
Plus triste que le cirque Gruss
Quelle aventure
Quelle aventure

On reste Dieu merci
A la merci d’un engrenage
D’un verre de Campari
Du bon vouloir de l’équipage
Paris est si petit
Quand on le regagne à la nage
Quelle aventure
Quelle aventure

On flâne on flaire
On flaire la flamme singulière
On gagne on perd
On perd la gagne
La superbe

On reste Dieu merci
A la merci de l’amour crasse
D’un simple démenti
D’une mauvaise vie d’une mauvaise passe
Le silence est aussi pesant
Qu’un porte-avions qui passe
Quelle aventure
Quelle aventure

On reste Dieu merci
A la merci d’un sacrifice
D’une mort à crédit
D’un préjugé et d’un préjudice
Le soleil s’enfuit
comme un savon soudain qui glisse
Quelle aventure
Quelle aventure

On flâne on flaire
On flaire la flamme singulière
On gagne on perd
On perd la gagne
La superbe

On reste Dieu merci
A la merci d’un Numbutal
Du plafond décrépi
Qu’on observe à l’horizontale
Le soleil est parti
La neige tombe sur les dalles
Quelle aventure
Quelle aventure

On reste Dieu merci
A la merci d’un lampadaire
D’une douleur endormie
D’un chasse-spleen un soir d’hiver
La vieillesse ennemie
Reste la seule pierre angulaire
Quelle aventure
Quelle aventure

On flâne on flaire
On flaire la flamme singulière
On gagne on perd
On perd la gagne
La superbe

La superbe

[Instrumental]

On reste Dieu merci
A la merci d’une étincelle
Quelque part à Paris
Au fin fond du bar d’un hôtel
Dès la prochaine vie
Jurer de se rester fidèle
Quelle aventure
Quelle aventure

La superbe
La superbe
La superbe
La superbe
Quelle aventure
Quelle aventure